Le plan cavalier

Le mot ”cavalier” indique la position élevée de l’œil.
L'association de “plan” et de “cavalier” renvoie à un cas extrême de la perspective :
celui où la position de l'œil est la plus haute possible, c'est-à dire rejeté à l'infini.

Le plan cavalier ne traduit pas une émotion,
c'est une œuvre de l'esprit qui se construit selon les règles strictes de la géométrie.
Deux droites parallèles se coupant à l'infini, ne se toucheront ici jamais,
contrairement à la vision naturelle où le sol finit par s'unir au ciel en une ligne d'horizon.
Le plan et l'élévation s'assemblent.
L'échelle globale de l'emprise d'un territoire s'accorde à celle, plus intime,
de l'imbrication de ses toitures.

Le plan cavalier est un outil, dont la nécessité se justifie par toutes les exploitations qu'il offre :
renseigner, communiquer, simuler et projeter.
Lorsque sont apparus les relevés topographiques, la technique du plan cavalier s'est perdue,
trop longue et trop coûteuse, devenue un véritable luxe,
alors que les plus anciens sont maintenant considérés comme de véritables œuvres d'art,
archivés au Département des Cartes et Plans de la Bibliothèque Nationale de Paris.

Depuis 20 ans, Damien Cabiron, Architecte, et son épouse Anne Holmberg
tous deux éperdument passionnés de dessin,
ont décidé de renouer avec cette tradition de représentation.

La fabrication d'un plan cavalier nécessite un travail considérable.
Elle commence par le relevé méthodique de chaque façade,
puis sur une table de dessin où chaque élévation sera rapportée à la main,
fenêtre par fenêtre, édifice par édifice, rue par rue,
et enfin, à l'écran où le pinceau digital y posera couleur, lumière et magie.